J'ai toujours vécu à la Nouvelle-Orléans, j'y suis né, enfin je crois, c'est dans cette ville où j'ai grandi indépendamment, je tiens à le préciser. Ce n'est surement pas ces familles qui m'ont aidé à être un homme bien. Au contraire, je dirais plutôt que c'est grâce à eux si je suis ainsi. Et peut-être aussi à cause du fait que je me suis retrouvé enfermer. Ça se trouve, je ne suis pas né ici. Mais j'y ai grandis, ça c'est sûr.

Que dalle à part l'endroit où j'ai grandi. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que j'adore cette ville. Même-moi je ne me croirai pas. Que voulez que je lui trouve à cette ville ? Que même la nuit, on continue la fête? J'avoue que c'est cool! Mais c'est tout, fin, la ville n'est pas merveilleuse non plus mais ce n'est pas la pire. Elle est normal, c'est tout. Je ne vais pas en faire un éloge.

Bah, j'ai pas grand-chose à dire, à part que j'en ai rien à faire. C'est peut-être mon problème, mais je ne reste pas avec les autres loups. Donc c'est eux qui se battent et sans moi. Je ne les considère pas comme ma famille, donc je ne vois pas pourquoi je me préoccuperai d'eux. Je suis trop égoïste pour ça je pense. Ils font ce qu'ils veulent tant qu'ils ne m'incluent pas dedans.

A aucun! Je suis très bien tout seul. Ou alors, il faudrait qu'ils aient vraiment besoin de moi et qu'en retour, j'ai quelque chose. Je suis beaucoup trop égoïste et indépendant qu'il est impossible pour moi de prêter allégeance à un clan, à quelqu'un. Je n'écoute et ne fais confiance qu'à moi-même. Je ne reste même pas dans une famille d'accueil alors rester dans un clan ...

En tuant un pote. On faisait les cons un soir, à savoir qui est capable de marcher en équilibre en traversant un trou profond. Si je suis encore vivant et pas lui, vous vous doutez bien que c'est moi qui ai gagné. Lui il est tombé et c'était assez moche. Je pense que si on m'accuse de l'avoir tué, c'est parce que c'est moi qui en ai eu l'idée et qui l'ait poussé à le faire. Cela s'est passé lorsque j'avais dans les quatorze ans.

Franchement, ouais je crois. Je veux dire, j'ai pas le choix quoi! Ça fait parti de moi, je ne peux pas faire autrement. Qui pourrait me changer ? Et puis, je suis quelqu'un de très fiers, donc je suis fier de moi et de mes origines. Mais est-ce que c'est à cause de ça que je n'ai pas de parents? Qu'ils ont été tué par d'autres loups ? Ce qui est étrange c'est que depuis, je me pose encore plus de questions sur mon passé, chose que je ne faisais pas avant car j'avais une haine aveugle envers mes parents.

Il faut savoir que pendant deux ans, je me suis retrouvé enfermé, à cause du meurtre. Je suis jeune donc la prison n'était pas pour moi, mais je suis sûr que c'est la même chose. Enfin bref, donc pendant ces deux ans, je me laissais faire et je n'avais pas le choix. Maintenant que je suis libre depuis un an, c'est toujours la même chose, je me laisse transformer. Je sais que ça fait un mal de chien et que je suis extrêmement en colère, mais je crois qu'à force, je gère. Je pense. Cherchez pas midi à quatorze heure pour savoir qui est le tueur des femmes mortes retrouvées dans la forêt les soirs de pleine lune.

Comme je l'ai dit, je suis fier de ce que je suis. Mais j'avoue que si accidentellement, je ne deviens plus un loup, je serais content. Ça m'évitera des transformations qui font un mal de chien. Un mal de chien, c'est une vraie blague pour les loups cette expression! Bref, par contre, ma force surhumaine me manquerait beaucoup. Je me sens tellement puissant, invincible et intouchable. Je retire ce que j'ai dit. Je garde cette condition!

Je vis en ville, j'ai pas trop le choix, si je ne veux pas me retrouver dehors, même si je suis sûr que j'arriverai à survivre. Mais je ne me vois pas être avec les autres. Comme je l'ai dit, je ne veux pas d'eux comme famille. J'ai vécu sans pendant dix-sept ans, je peux continuer. Et disons que ma famille d'accueil n'a pas vraiment l'air de vouloir me lâcher les baskets.

Comme je l'ai dit, je n'ai pas de clan, donc pas de leader. Et de toute façon, imaginons que je suis dans leur clan, leur leader, qu'il soit bien ou non, j'aurai qu'une envie de lui faire : c'est de jamais l'écouter, de le faire chier quoiqu'il arrive et de tester ses limites. Je serai le pire loup-garou qu'il peut avoir dans son clan. Donc que je sois d'accord avec ses méthodes ou pas, je ferai toujours en sorte de ne pas l'être. Juste pour lui montrer que je ne suis pas un chiot qu'il le suivra n'importe où.

Famille n°1 ≈ 3-10 ans : Mère profiteuse et père violant. Conclusion : ils accueillent des enfants juste pour l'argent. Conséquences : faire le mur tous les soirs et donc avoir de mauvaises fréquentations. En fait, c'est le plus vieux qui nous a entrainé là-dedans. Il avait de mauvais amis. Mais il ne voulait pas nous laisser avec LUI. Combien de fois je me suis mangé des coups de poings juste parce que je ne voulais pas l'écouter. En fait, cette mauvaise habitude, je l'ai pris du plus grand, c'était un modèle pour nous. Donc, on avait également de mauvaises fréquentations, mais avec eux je me sentais grand. On voulait être comme lui pour être grand et fort. Je trouve que ça m'a plutôt bien réussit. Après lui, j'étais le deuxième plus grand. Et quand il est parti, je me suis un peu retrouvé face à LUI, j'avais dans les dix ans. Un jour, je l'ai un peu trop défier et j'ai fini à l'hôpital. On a vite découvert ce qui se passait dans cette famille d'accueil.

Famille n°2 10-11 ans : Une fois sorti de l’hôpital, une autre famille était ravie de m’avoir dans leur famille. Mais disons qu’après ma famille biologique et la famille d’accueil précédent, j’étais dégouté des familles. De n’importe quelle famille d’accueil. Dès le premier soir, je me suis enfuis. La police m’a vite retrouvé. Mais la famille n’avait pas encore baissé les bras. Non, il m’avait fallu un an de connerie pour qu’ils décident de me faire changer de famille d’accueil.

Famille n°3 12 ans : Je ne sais plus combien de temps je suis resté dans celle-ci. Mais elle était à chier. Je me faisais chier. Ils ne se mettaient pas en colère quand je faisais une connerie mais ne s’en foutait pas de moi non plus. Elle n’était pas parfaite, ça c’est sûr, elle avait quelque progrès à faire. J’ai changé de famille après un mois de fugue. Ils ont jugé que cette famille ne me mettait pas à l’aise pour que j’y reste, qu’elle me perturbait. Si vous voulez.

Famille n°4 12-13 ans : Famille normale. Pas trop parfaite. Elle aurait pu me plaire si je n’avais pas eu cette satané envie de faire chier le fils de la famille. Le seul enfant avec moi. Il était impulsif, facile à le mettre en colère, il répondait toujours, s’énerver toujours. Un vrai plaisir à chaque heure. Je m’amusais comme un petit fou avec lui. Mais un jour je l’ai un peu trop énervé, il en a fait une crise, il a fini à l’hôpital. Je peux encore en rire à l’heure qui l’heure. Il devenait tout rouge et faisait une tête affreuse.

Famille n°5 13 ans : Je ne suis même pas resté trois mois dans celle-là. J’étais tout seul, pas d’autre enfant. Et j’ai arrêté de donner envie à cette famille stérile d’adopter des enfants. Je ne sais même plus quelle connerie jamais fais. Mais je les ai vraiment dégouté. Ils doivent même détester les enfants en ce moment.

Famille n°6 13 ans : J’ai pas vraiment envie de parler de cette famille.
Famille n°7 13-14 ans : Après avoir subi une autre famille, celle-là c’était préparé à ce que je sois perturbé. Enfin, je pense que je l’ai toujours été. Enfin bref, juste après avoir passé une heure avec eux, je pouvais définitivement dire qu’elle était la famille parfaite. Mère au foyer, père qui gagne plutôt bien sa vie et qui finit le travail pile à l’heure pour aller récupérer les enfants à l’école. Une petite fille adorable qui plus tard veut être une princesse. Un petit garçon qui veut être un super-héros, et ensemble ils sont infernales, ils entrent dans ta chambre comme si qu’elle appartenait à tout le monde, genre si je suis à poil, ça ne dérange personne. Et un garçon de mon âge qui ne s’énerve jamais. Sérieusement. J’avais beau lui dire n’importe quoi, même les pires horreurs que j’aurais jamais aimer entendre, il avait aucune réaction. Il devait aimer le contrôle. Je pense que bourré, ce garçon parfait pourrait être quelqu’un de très marrant. Mais en un an, je ne l’ai jamais vu bourrer. Du coup, j’ai essayé d’énerver la mère. Même elle ne s’énervait pas. Une fois j’avais remplacé son shampoing par du dentifrice, elle n’a même pas crié. Ensuite le père était un peu plus facile à énerver. Il suffisait de mal parler de sa femme. Et la seule punition que j’ai eu c’était que j’avais eu moins d’argent de poche que les autres. Mais attention, les parents ont de l’autorités. Bon, ils ont jamais réussi à faire en sorte que je les écoutais, mais les autres les écoutaient. Parfois je disais des gros-mots devant les plus jeunes, jamais ils ont répété après moi. Une fois, à table, la princesse (j’ai pris l’habitude de l’appeler comme ça) m’avait posé une question assez … qui m’avait laissé sans mot. « Pourquoi tu changes souvent de famille ? » Je n’avais vraiment pas envie de répondre à sa question. Et elle n’avait pas à poser cette question. Comme j’avais pris ça pour une attaque, je fis de même. « Pourquoi tu n’es pas avec ta vraie famille ? » La petite s’est mis à pleurer, elle était inconsolable. Mais la mère la pris à part pour lui parler dans sa chambre pendant que je finissais tranquillement de manger. « Tu n’es pas obligé d’être méchant avec tout le monde Gabe, encore moins avec ceux qui sont gentils avec toi. » Je me mis à souffler exaspéré et leva les yeux aux ciels. Être gentil c’est pour les faibles. Ce n’était pas pour rien qu’on disait trop bon trop con. Je ne risque pas de me faire avoir à être gentil. Je ne l’ai jamais été, pourquoi le serais-je maintenant ? « Tu n’es rien pour moi minable, alors ne m’appelle pas comme si on était ami ou encore moins, comme si on était frère. » Sérieusement, pour qui se prenait-il monsieur parfait ? J’avais dit cela tout en mangeant. Ne jamais penser que quelque chose peut me couper l’appétit, rien ne m’empêche de manger. En fait, cette famille n’était pas parfaite. J’aurai voulu être fils unique, pour avoir l’attention des parents rien que sur moi. Que la maman ne s’occupe que de moi et que le père vient me chercher que moi, ne devoir rien à partager. Mais dans celle-là, il y avait beaucoup trop d’enfants.

Maison de correction : Deux ans les pire de ma vie. Je ne me suis fait aucun ami dans ce truc. Même pas en rêve ! J'étais assez dingue comme ça. Si je commençais à comploter avec quelqu'un d'autre que moi, ça finirait en troisième guerre mondiale sous dictature, pire qu'en Corée du Nord (j'ai retenu mes cours d'histoire, miracle !). La psychologue vous direz que je suis un sociopathe, d'autres vous dirons que je suis un malade. Techniquement, être sociopathe est une maladie incurable, mais on peut m'adoucir avec des proches (famille ou ami). C'est trop bête, j'ai aucun des deux ! En fait, si j'ai été enfermé là-dedans, c'est tout simplement parce que j'ai tué l'un de mes potes. C'était involontaire, mais le fait que je l'ai un peu trop incité, voir forcé et que je n'ai aucun remord fait de moi le parfait meurtrier. Enfin bref, chose que j'ignorai par contre était le fait qu'à chaque pleine lune, je me transforme en loup. Mignon hein ? Je me disais aussi que j'avais eu une force humaine. Bref, à seize ans ils m'ont fait sortir. Ils n'auraient pas dû. Enfermer un loup pendant deux ans peut le mettre très en colère. Je le suis. J'ai même des envies de meurtre.

Famille n°7 16- (surement jusqu'à 18 ans partit comme c'est) ans : Après avoir dépassé un pied de cette prison pour déjantés comme moi, je pus sentir la liberté me caresser le visage. Bon ce n'était que du vent, mais je savais maintenant que j'étais enfin libre. Après avoir rencontré la liberté brièvement, je reconnu une femme et un jeune homme. C'était ma famille d'accueil, la dernière que j'ai eue. « Encore vous ! » Est-ce que ça voulait dire que j'allais encore me taper la famille parfaite jusqu'à mes dix-huit ans ? Plus qu'un an ! Ethan, le jeune homme de cette famille, le frère parfait, était encore plus beau en revanche. Il avait légèrement vieillit, mais ce n'était surement pas la vieillesse qui pouvait le rendre plus beau. Non il y avait autre chose. Chirurgie esthétique peut-être. « J'ai tué quelqu'un et même faillit en tuer trois autres dans ce truc. » En leur racontant cela, j'espérais les faire peur, surtout que je l'avais dit très fier de moi, histoire de leur montrer que je n'avais aucun remord d'avoir tué un pote. « Tu comptes le refaire ? » Me demanda Ethan. Je fis alors un sourire joueur. « Pourquoi pas. » Mais aucune réaction des deux. Aucun des deux n'avait peur de moi, et je dois avouer que c'était plutôt énervant. « Arrêtes de dire des bêtises et monte dans cette voiture. » Me dit-il avec autorité. Merde, ce que ça pouvait le rendre plus canon. Du coup, je ne rajoutai rien et obéit. Inutile de préciser que le trajet ce fit en silence.

Le soir fût impossible pour moi de dormir. Pourtant ce n'était pas la pleine lune. Du coup, je me suis dit que je pourrais courir pour me fatiguer. Passer par la fenêtre n'a jamais été mon truc, mais passer par la porte oui, pour montrer que je me fous de leur autorité.  Seulement en passant devant la chambre d'Ethan, je vis la porte de sa chambre entre-ouverte. Pour savoir s'il dormait, j'utilisai mon ouïe pour entendre sa respiration. J'entendais bien sa respiration mais pas son cœur battre. Étrange. Pourtant sa respiration indiquait qu'il dormait. J'entrai alors dans sa chambre, me penchai au-dessus de lui. Puis la réponse me sauta aux yeux. Il était devenu plus beau, avait pris de l'assurance et son cœur ne battait pas. C'était un foutu vampire ! Enfin j'en étais pas sûr, je pensais que les loup-garou était la seule créature surnaturel qui existait. Lorsque je sortis mes crocs près à le tuer, la seconde d'après, sa main tenait mon cou, avait ouvert les yeux et sortit ses crocs. « T'es un foutu vampire. » Dis-je écœuré.  Et il voulait qu'on soit frère. Qu'il aille au diable ! « Et alors ? Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas de la même espèce que nous ne pouvons pas être frère. Et si j'avais été humain ? » Je continuai de le regarder écœuré et essayai de me dégager de son emprise. Mais ce con avait raison, humain ou vampire, nous n'étions définitivement pas de la même espèce. « Nous sommes tous les deux des monstres, Gabe, d’un côté on est pareil, on peut se soutenir. Je peux t’aider pour tes transformations. » Je devinai à l’instant la tête que je pouvais faire face à sa proposition, le genre d’expression qui pouvait lui faire comprendre que je n’étais pas intéressé. Et il était hors de question qu’un vampire comme lui m’aide. D’ailleurs, il continuait de me tenir la gorge et je réussis à me dégager puis me leva. « Ça doit être gentil de ta part, mais je n’ai pas besoin d’aide. Tu es le mieux placer à connaître ma fierté. » Puis je quittai sa chambre pour faire un tour dehors. Ouais je sais, en plus d’être fier je suis têtu. Je sais, je suis parfait, vous avez le droit de me jalouser.

Cela faisait déjà un an que j'étais dans cette famille qui n'avait toujours pas changé à part juste Ethan. Un vrai pot de colle. Je ne sais pas s'il voulait jouer les grands frères, mais j'aimais vraiment pas ça. Je ne veux pas de grand-frère, ni de frère, ni de famille. Mais ça, ils ne comprennent pas. J'ai beau fugué, leur redire les pire horreurs, ils ne me lâchent pas d'une semelle. Ils m'ont même inscrit au lycée dans lequel je n'y vais même pas en rêve. Ça va peut-être donner envie à mon assistante sociale de me faire changer de famille. Mais depuis quatre ans je ne l'avais pas revu. Ils sont très fort, je dois l'avouer. Enfin bref, un jour, alors que j'étais en ville, prêt à éviter une énième fois Ethan, je vis de loin un jeune homme me ressembler comme deux gouttes d'eau. Impossible qu'il soit mon frère jumeau. J'en ai pas. Mais pour en être sûr, je me mis à l'observer, à vouloir connaitre sa vie. Et ce fumier de sosie avait la vie que je voulais avoir. Une famille avec un seul enfant. Il avait l'attention des parents centrés sur lui. Et en plus, il avait toujours vécu avec eux si j'ai bien compris. Il n'avait pas connu ces pères abusifs et violant, ces voyages entre famille ou qu'on l'enferme dans une maison de corrections. S'il était mon frère, alors c'est une autre bonne raison de détester ma famille biologique. Je serais capable de prendre sa place. Genre le tuer pour le faire.