Les étoiles étaient maintenant bien faut dans le ciel. De toute la journée, tu n'avais pas croisé Enzo, celui là avait encore du se cacher dans la forêt, par peur d'affronter ses problèmes. Tu ne comprenais pas, ou tout du moins, pas complètement. Oui, c'était le bordel, oui, la meute se faisait attaquer de toute part, oui les barghest les mettaient en danger, sans parler du groupe ulloa ... Cependant, se cacher dans le bayou n'était pas forcément la meilleure des solutions n'est-ce pas ? Maintenant que la demi-lune était bien haute dans le ciel, tu t'engageas dans les marécages pour aller le chercher et le ramener auprès des siens. Ce n'était pas ton boulot de faire ça normalement. Toi, qui était si anti-loup ... Peut-être que tu le faisais tout simplement parce que ta belle Lilly s'inquiétait bien trop pour tout ce petit monde. C'était sa "faute" si tu t'intéressais aux loups, si tu avais renoué contact avec Enzo. C'est elle qui l'avait voulu, et tu n'avais pas été assez fort pour écraser sa volonté et n'obtenir que la tienne. Oh non, tu t'étais laissé bercer comme un petit oisillon et avait accepté la sentence.

Quelques minutes te suffisent pour tracer son odeur, tu n'étais pas le meilleur dans ce domaine, sauf quand tu avais réellement la conviction et la motivation dans ton geste. Ton habituel caractère de dominant te dictait normalement ta route, ici, c'est ton coeur qui prit le relais. Bonne, ou mauvaise chose, tu le verras bien d'ici peu. Seulement, alors que tu te rapprochais de l'odeur de l'alpha, tu entendis des bruits peu normaux dans le bayou. Très vite, tu reconnus d'autres odeurs. Suceurs de sang. Merde. Ton esprit peu impulsif te dicta de courir vers les cibles, heureusement que ton côté réfléchi te stoppa net en te rendant compte que tu ne ferais certainement pas le poids. Tu t'approchas donc doucement, délicatement, tentant de faire le moins de bruit possible. Seules tes pupilles noires pouvaient se distinguer à travers les feuillages alors que le spectacle devant toi te fit rater un battement de coeur. Le blond était là, allongé au sol, comme mort. Deux buveurs de sang, et un ... traite. Tu contenais ta rage, comme tu le pouvais, attendant qu'il parte et priant le seigneur pour qu'il n'emporte pas le corps d'Enzo. Quelques secondes suffirent pour qu'ils déguerpissent et te permettre de voler jusqu'au corps. C'était sans compter sur le troisième vampire que tu n'avais pas vu. Il te sauta à la gorge, les crocs sortis, prêt à tenailler ta peau comme de la laine. Malheureusement pour lui, la bayou était rempli de bois en tout genre. Une haine et un instinct de survie impensable s'empara de toi, et te permit d'enfoncer un semi pieu dans le corps du vampire. Une première jambe touchée, une deuxième, et une dernière branche alla se planter à la lisière du coeur, te mettant au dessus de lui, tu pris le temps de le regarder avant d'enfoncer le pieu plus profondément et le tuer.

Les portes s'ouvrent, portes automatique. Tu entres, tenant comme tu le pouvais le blond à moitié inconscient. Tu avais tenté de le réveiller, du moins de le tenir éveiller, en vain. La première personne que tu croises, c'est cette blonde qui semble occupée à lire des papiers. Tu ne réfléchis plus et l'accoste immédiatement. La vie d'Enzo était entre tes mains et tu en connaissais une qui t'en voudrait à vie pour ne pas l'aider. « Excusez-moi ! Excusez-moi, mademoiselle ... Mon ami est souffrant, on vient d'avoir un accident ... il faut absolument que vous vous occupiez de lui s'il vous plait ... non non, attendait, ne demandait pas de l'aide, on ne veut pas rameter tout l'hôpital, votre aide sera suffisante ... S'il vous plait. »

L'hésitation est visible dans ses yeux, tu attends, la pression s'intègre dans chacune de tes veines. Heureusement pour toi, ses hésitations s'envolent rapidement avant qu'elle n'accepte, du moins, elle semble accepter. Dans quelle situation venais-tu de te mettre encore. Elle te demande de le porter, oui, dans un sens elle te le demande, même si c'est dit sous une forme de question, ce n'est pas dans ce sens là que tu l'entrevois. Sans réfléchir plus longtemps, tu empoignes correctement le blond que tu portes à deux mains avant de suivre la blondinette. Elle semble sérieuse, dévouée, professionnelle, c'est ce que tu ressens. Cependant, tu entends parfaitement les battements de son coeur, elle n'est pas sereine même si elle semble se contrôler. Une fois l'ascenseur arrivé à destination, tu sors de ce dernier, tout en observant les lieux. C'est vide, c'est blanc, ça pue l'hôpital à plein nez, mais malheureusement c'est le seul endroit où tu pouvais emmener la bête que tu portais. Le ramener à la meute inconscient ... Ils auraient crié au traite .... Et tu serais certainement dans le même état qu'Enzo en ce moment même. Dans cette optique, tu avais rapidement décidé de trouver de l'aide auprès du service le mieux placé.

Une seconde pièce s'ouvre, une pièce tout à fait normal pour un hôpital, en faisant exception des menottes et autres ustensiles destinés aux criminels. Au fond de toi, si telle n'avait pas été la situation, tu aurais ris, réellement. Mettre Enzo dans ce genre d'endroit pouvait être délirant. D'autant que vos états se prêtaient à la confusion. Tachés de sang ... vous ressembliez à deux criminel. Enzo du sien, toi du sien mais également du vampire que tu avais laissé pour mort dans le bayou. Seulement, la condition des choses ne te le permettait pas. Tu poses délicatement le blond sur le lit et t'écartes sans perdre une seule miette des gestes variés de la demoiselle. Tu ne la connaissais pas, tu ne savais pas qui elle était, si ça se trouve ... C'était un énorme piège, les vampires t'avaient suivi jusqu'ici et étaient prêts à t'attaquer. Peut-être même que la blondinette était dans le coup. Tu n'en savais rien, alors tu restais méfiant et sur tes gardes jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole. « Alors ... il va bien, c'est ce que vous voulez dire ? » Ce qui t'inquiétait le plus, c'était que ses blessures - qui devraient se refermer assez rapidement, étaient pleinement exposées aux yeux de l'infirmière. Tu n'avais pas envie qu'elle commence à paniquer et se poser tout un tas de questions. C'est d'ailleurs le moment que choisi le blond pour émettre un son rauque. « Enzo ? Enzo ... est-ce que tu m'entends ... bouge tes doigts, j'sais pas, fais quelque chose et réagit. » Malgré tes paroles, ton ton était très calme, tu étais sûr de toi. Le voir bouger les doigts était bon signe, alors la pression retombée petit à petit. Irm qu'elle t'avait dit. Ca, c'était moins bon.

Enzo ouvre doucement les yeux. Immédiatement, ton instinct protecteur reprend le contrôle. Ton corps s'avance doucement mais surement vers le lit d'hôpital ou tu viens te pencher au dessus du corps du blond. Il grimace, doucement, alors que tu lui demandes de bouger un peu plus.Il esquisse un sourire et ses paroles t'en donnent un immédiatement. Il ne peut donc pas s'empêcher une légère touche d'humour ? « Hilarant ... C'est juste que j'en connais une qui risque de taper une crise, je préfère m'assurer des dégâts avant. » viens-tu à lui répondre alors que tu fais clairement référence à une petite blonde du nom de Lilly Woods. Evidemment qu'elle avait péter un câble, d'ailleurs, ce n'était pas le moment de penser à ça. Tu t'éloignes du corps de l'alpha alors que la blondinette s'avance pour continuer à faire son boulot.

Tu vois immédiatement l'hésitation dans ses yeux mais aussi l'incompréhension. Suivant la direction de ses yeux, tu observes quelques égratignures se refermer sous ses beaux yeux. Merde, mauvais timing. tu espères au fond de toi qu'elle ne va pas y faire attention, au fond, peut-être qu'elle sait exactement à qui elle a à faire. Mais tu en doutes sincèrement lorsque tu t'aperçois qu'elle tente de changer de sujet, comme si elle ne voulait pas avoir à faire avec tout ça. Lorsqu'elle lui demande s'il se souvient de quelque chose, tu espères qu'il va expliquer un événement. Tu n'as pas envie d'inventer un truc, d'où le fait que tu n'es donné aucune explication. Cependant, il nie immédiatement. « Mais si Enzo, on était au dark paradise, rappelle toi. On essayait de bouger ses meubles dans ton bureau et tes stupides objets pesant trois tonnes sont tombés sur toi. Ca te dit rien ça.» Oui, tu aurais certainement pu trouver mieux, ça n'expliquait en rien ses hématomes, mais en même temps ... d'ici quelques heures il n'aurait plus rien sur la peau. Bref, tu hausses les épaules et les laisse parler, attendant toi aussi l'avis de l'infirmière même si tu sais parfaitement ce qu'elle va lui dire. Ce qu'elle t'a dit tout à l'heure.