Oh bah ça fait un petit moment qu'on y est déjà. On s'y est installé il y a plusieurs années déjà et faut croire qu'on s'y plait assez bien pour y rester encore. Honnêtement, je n'y trouve pas de quoi m'ennuyer et encore moins quelque chose qui pourrait me repousser. J'aime cette ville et son charme unique et je ne suis pas le seul de mon groupe il me semble. Et puis, même s'il n'est pas total, on a un certain pouvoir dans cette ville qui n'est pas à négliger.

Une ville de plus, tout simplement. Il y a une bonne ambiance si l'on ne prends pas en compte le côté surnaturel et puis la Nouvelle Orélans, c'est réputé pour être une ville super quand même. Mais pour nous qui sommes déjà passé un peu partout, ce n'est qu'une ville en plus où l'on s'attarde un petit moment jusque là.. Il y a du potentiel c'est certain et je suis impatient de voir comment les événements vont se dérouler encore.

Je crois que t'es un peu dur d'oreille hein, t'as toujours pas compris ? Bon, je suis de bonne humeur alors je vais quand même répondre à ta question. Oui, ma famille est avec moi puisque ma famille ce sont les Originels. On ne se sépare jamais, malheureusement ou heureusement allez savoir, et ça depuis un bon nombre d'années déjà ! Et c'est bien ce que craignent certains d'ailleurs, qu'on soit venu tous ensemble, en "famille".

Oula, je peux vous en sortir plus d'un hein. J'aurais pu vous raconter ma transformation, mais je préfère garder ça pour plus tard. De quoi est-ce que je pourrais vous parler d'autre... Et si je vous racontais un de mes souvenirs humain pour changer ? Quand j'étais petit, un jour où l'on s'était arrêté dans une ville pour vendre, je me suis éloigné du stand de mon père quelques instants, curieux de découvrir la ville. J'ai fini par me perdre dans une forêt voisine et à vrai dire, j'y ai passé la nuit puisqu'on ne m'a pas retrouvé avant. Je n'ai pas fermé l’œil de la nuit comme vous pouvez vous en douter, mais surtout, je me rappelle avoir vu des yeux luisants m'observer. Il ne m'est rien arrivé, mais ces yeux m'avaient marqué. Je sais que ça ne pouvait pas être une quelconque créature puisque ça n'existait pas encore, mais je n'arrête pas de repenser à ces yeux quand je vois un loup garou. Avec ça, je me souviens que la nature a créé des créatures bien avant les sorcières.

Tu rêves ? Bon, je n'irais pas lécher les pieds de cette chère sorcière qui m'a fait tel que je suis aujourd'hui, mais j'aime énormément ma condition ! Être un vampire, c'est le pied ! C'est une liberté incroyable bien que l'on soit esclave du sang et c'est un pouvoir immense. J'aime être un vampire même s'il y a quelques défauts. En plus, franchement, c'est pas incroyable d'être la légende qui vous terrifie dans ces fameux contes ? En tant qu'Originel en plus, je suis le tout premier et d'avoir été celui qui a engendré tous les autres, c'est tout simplement jouissif.

Bah je te réponds que j'en fais partie de tout ça et que tu devrais déjà le savoir alors arrête de radoter ! Bon ok, disons que t'as simplement mal lu alors. Je suis un des fondateurs de ce monde que les humains ne connaissent pas et qui n'est censé être qu'un conte, une histoire. Je suis le dracula de la vie réelle. Eh ouais, de monde effrayant existe et mieux vaut pour toi ne jamais t'y mêler ou tu risques de le regretter amèrement.

Bah en fait, on pourri dire que je suis fidèle à deux clans. Celui des originaux évidemment, parce que c'est ma famille, c'est les miens. Mais en même temps, je suis aussi égocentrique et je surveilles mes arrières. Oui, je suis de mon propre côté même si on ne peut pas considérer ça comme un clan en soit. Et en même temps, je ne suis fidèle à aucun clan, j'aime bien voir comme les choses évoluent entre chaque clans. Bref, c'est un peu compliqué.

C'est-à-dire qu'on a pas vraiment de leader nous, on est tous des leader techniquement. Tous différents oui, mais on prend les décisions ensemble même s'il arrive que certains se sentent supérieur à d'autres. Alors puisque je m'inclus dedans, j'aime forcément le leader et j'aime aussi les autres originels, aussi insupportable soient-ils et même s'ils m'arrivent de les détester parfois. Après, on est pas toujours d'accord c'est vrai et dans ces cas, c'est plutôt difficile de réussir à trouver un accord final.

Eh bien, tout vas bien pour moi, merci de vous en inquiéter. La lune rousse à apporté son lot d'inquiétudes et de peur c'est sûr, pour la plupart des gens je veux dire. Disons que ça n'a pas été le meilleur moment pour nous les Originels qui avons été lâchement accusé de meurtres. Mais le temps est passé depuis et ce n'est pas comme si être traité en coupable m'ait marqué. Pourtant, je ressens encore une culpabilité à notre égard. J'ai l'impression que d'une façon ou d'une autre, certains nous prennent encore pour les coupables.

Alors ça, c'est une très bonne question ! Mais j'ai tout simplement envie de vous répondre que je vais faire des choses imprévisibles et inconscientes, comme j'en ai l'habitude de faire. Bah oui, je vais pas vous révéler mes secrets, je préfère les garder pour moi tout comme mes plans futurs. Ce que je peux vous dire, c'est que je compte bien assurer mes arrières, mais j'attends aussi de voir l'évolution des choses pour m'adapter. En clair, je vais sûrement vous jouer de mauvais tours !

Le chemin était long, mais ce n'était pas comme si on était pas habitué. Je n'étais pas fatigué, mais honnêtement je commençais à m'ennuyer un peu. Maman se reposait dans la calèche, Papa dirigeait et faisait le chef de file, mais il restait Ingrid. Je contournais la calèche pour lui faire peur, mais au moment où j'arrivais derrière elle, elle n'était plus là. J'étais un peu perdu et en me retournant, j'eus le droit à un grand "Bouh !" qui me fit tressaillir de peur. Je m'étais fait avoir alors que c'était elle qui aurait du avoir peur ! " Eh, tu m'as fais peur ! Comment tu savais que j'allais essayer de t'avoir par surprise ? " Elle rigola un peu et reprit la route à mes côtés. " T'es trop prévisible p'tit frère, je t'ai vu faire le tour de la calèche. " Je croisais les bras et baissais la tête pour me mettre à bouder tout en continuant à avancer. Bien évidemment, je n'avais pas vu l'arbre sur mon chemin que je me suis pris en pleine face. J'ai eu le droit à un fou rire de ma chère soeur adorée, mais elle est venue vers moi et m'a tendu la main pour m'aider à me relever, mais je continuais de bouder. " Oh allez Floki, tu vas pas bouder pour si peu ? Si tu veux, à la prochaine ville où on s'arrête, je t'achète un petit bibelot avec l'argent de papa, ça te va ? " Un grand sourire s'étira sur mon visage et je repris la route joyeusement. Eh oui, quand on a huit ans, c'est facile de nous réconforter. Enfin c'était à ça que ressemblait ma vie en tant qu'humain. Ce n'était pas si mal, ça me plaisait de voyager constamment, de découvrir de nouveau lieux et de rencontrer de nouveaux gens. Cette vie me plaisait, mais pourtant, il me manquait quelque chose. Je n'étais pas pleinement heureux et je ne l'ai été qu'à partir de mes vingt-trois ans.

Tula. La ville où tout a changé. On s'y est arrêté pour vendre, comme dans toutes les autres villes, mais les choses ont énormément bougés. Je suis passé d'un monde à un autre. Tout ça à cause d'une seule femme, une sorcière nommée Sunniva. Autant être franc, mes souvenirs ne sont pas entièrement clairs concernant ce jour-là. En fait, je ne sais plus comment nous sommes arrivés jusqu'à ces statues étranges. Oui nous. Il y avait ma sœur en plus de moi ainsi que deux autres personnes, de passage aussi dans la ville. Quoiqu'il en soit, ce sont ces statues qui nous ont changé. Il y en avait quatre, toutes différentes. On se contentait de les regarder avec curiosité et je fus le premier à avancer. L'une d'elle m'attirait particulièrement, une chauve-souris. Je ne suis pas forcément un grand fan de ces bêtes, mais allez savoir pourquoi, c'était comme si elle m'appelait. Je me suis approché d'elle, les autres ont fait de même avec les autres statues et tout s'est passé soudainement. Comme par magie, nous n'étions plus du tout pareil. Enfin, c'était de la magie. Je n'étais plus un humain désormais, j'étais une nouvelle race d'être. J'étais devenu immortel, puissant et j'avais un énorme désir pour le sang. J'étais devenu ce qu'on appelle aujourd'hui un vampire. Les autres étaient devenus des races différentes. Nous avons essayé de comprendre pourquoi elle nous avait fait ça, cette sorcière, Sunniva. Elle nous a parlé d'un bouleversement à venir, comme quoi elle nous avait sauvé, mais aucun de nous n'y a vraiment cru. En fait, on s'est plutôt demandé si elle n'avait pas fait ça par simple égoïsme. Personnellement, je n'en avais rien à faire. Le fait est que depuis ma transformation, j'étais devenu différent et ça me plaisait. Le premier vampire du nom, ça sonne pas mal après tout. Enfin, je n'irais pas jusqu'à remercier Sunniva non plus, disons que nos relations avec elles sont un peu compliquées. Quoiqu'il en soit, après notre transformation, nous avons décidé de nous serrer les coudes et de rester tous ensemble. Depuis, nous sommes devenus les Originels et tout comme auparavant, nous n'avons cessé de bouger au fil du temps.

Je soupirais, ennuyé et agacé. Assis nonchalamment sur un des fauteuils de la maison, je lisais un des livres que j'avais trouvé mais qui s'avérait ennuyeux. Autant en emporte le vent. Elle m'énervait tellement cette Scarlett ! Pourquoi personne ne la descendait franchement ? Je fermais le livre, agacé avant de le jeter par terre. J'étais tout seul, les autres étaient sortis faire je ne sais quoi et j'avais trop la flemme de sortir. En plus, je m'ennuyais ici. J'avais entendu qu'à Milan on s'amusait bien, mais franchement les gens étaient trop arrogants à mon goût. Oui, c'est bien moi qui dit ça. La porte s'ouvrit et je tournais la tête pour apercevoir Ingrid rentrer. Ma chère sœur. Bon sang ce que je ne pouvais pas la supporter celle là ! Depuis qu'elle était devenue une louve, elle m'insupportait, allez savoir pourquoi. Et elle me cherchait en plus ! Cette dernière rejoignit le salon et leva les yeux au ciel en me voyant. " T'es allé renifler le derrière de tes congénères ? C'est bien comme ça que vous faites, non ? " Elle s'installa sur le canapé en face et étira un sourire amusé " Oh désolé, je ne suis pas du genre à sucer le premier soir moi. " Elle parlait de sang évidemment et j'aurais bien eu envie de la faire taire. Mais je ne pouvais pas et elle ne pouvait pas me toucher non plus. Je me contentais de me lever pour prendre mon livre et de continuer à lire, rageant en silence. Une fois la nuit tombée, je suis sorti pour aller me nourrir et surtout pour me défouler. Après quelques recherches, j'ai réussi à trouver une petite meute de loup dans une forêt voisine. Ils étaient cinq, c'était parfait. Je m'avançais vers eux, mais évidemment ils étaient sur leur garde. Je levais les mains, en signe de paix. " Du calme, pas la peine de sortir les crocs ! Je faisais juste une petite promenade ! " Rapidement, je me retrouvais dans le dos du plus jeune et je passais mon bras autour de son cou pour m'en servir d'otage. " J'ai rien contre vous personnellement, mais une louve me tape sur le système, alors vous prenez à sa place. " Je fis craquer la nuque de mon otage avant d'aller jusqu'au loup le plus proche pour lui arracher le cœur. Deux autres me sautèrent dessus mais je les maîtrisais rapidement, les tuant d'un simple mouvement avant de me rapprocher de la seule survivante tétanisée. " Ne t'en fais pas chérie, ça ne va durer qu'un instant. Sois heureuse d'avoir nourri un Originel. " Je reculais ses cheveux pour laisser son cou libre et fit sortir mes dents pour les planter dans son cou afin de la vider de son sang. Après ce massacre, je retournais à la maison, la bouche encore pleine de sang. Ingrid, en me voyant, s'interrogea. Je lui fis un grand sourire. " Par ta faute, cinq de tes "frères" se sont fait tué ce soir ! J'espère que ça te servira de leçon. " Mais à la place, elle se vengea en tuant des vampires. Depuis notre transformation, ce jeu s'était mis en place entre nous et il durerait éternellement, tant qu'on vivra. Pourtant, au fond, elle est ma grande sœur, celle à qui je tiens énormément.

La Nouvelle Orléans, voilà notre nouvelle maison du moment. Oh, on y est installés depuis plusieurs années maintenant. Il faut dire que l'endroit n'est pas trop mal. Certes, le voisinage est parfois agaçant et très souvent méfiant, mais ça ne me dérange pas pour autant. Je sais que dans cette ville, une tempête se prépare et ça sera sûrement quelque chose d'une grande envergure, bien plus grave encore que la lune rousse à mon avis. Je sais que la peur et l'inquiétude plane partout pour ceux au courant dans cette ville, mais de sentir toute cette frayeur, je trouve ça justement amusant. Je suis impatient de voir à quoi va ressembler cette tempête et de voir quel genre de dégâts elle va laisser derrière elle. Quoiqu'il en soit, moi je me sens bien par ici et même si j'aime bouger partout, pour le moment je ne me vois pas ailleurs. Il y a encore tellement de choses à faire et à voir, tellement de gens fascinants regroupés au même endroit. Mon camarade me secoue la bras pour me faire sortir de mes pensées. Je me tourne alors vers lui avec un regard interrogateur. " Bah alors mon vieux, faut dormir la nuit tu sais ! " J'étire un sourire faussement gêné, arborant cet air innocent que je sais si bien jouer avant de me retourner vers le professeur et son diaporama. Mon collègue me tapota l'épaule pour attirer mon attention. " Je peux te voir ce soir, après les cours ? J'aimerais te parler... " J'acceptais évidemment et une fois le soir venu, alors qu'il faisait déjà nuit, je le rejoignit à l'extérieur du campus. Là, il me plaqua contre un mur et se jeta sur mes lèvres. J'étais un peu surpris au début, mais j'ai fini par lui répondre avant d'échanger nos places pour le plaquer. En coupant le baiser, il m'afficha un sourire qui disparut bien vite en voyant mes yeux injectés de sang et mes canines trop grandes. Sans lui laisser le temps de parler, je me jetais sur son cou pour m'abreuver de son sang. Je lui en laissais assez pour survivre évidemment, je ne voulais pas m'attirer d'ennui et je l'hypnotisais avant de le laisser partir. Essuyant ma bouche avec le revers de ma main, je levais les yeux au ciel vers la lune qui était pleine ce soir là. " Ah Nouvelle Orléans, que je t'aime ! " Et ainsi, je m'enfonçais dans l'obscurité de la nuit, à la recherche peut-être d'une seconde proie.